Quelques expressions utilisées dans le monde maritime que je vous laisserais compléter :
Le vendredi.
On peut naviguer un vendredi, mais en revanche on ne part pas en croisière ou en pêche un vendredi. J'ai vu des équipages se dépêcher de partir en transat un jeudi, car sinon ils auraient dû attendre le samedi. Cette superstition - plutôt qu'une tradition - est très courante et au moins du niveau de celle qui interdit d'évoquer un lapin à bord.
Le pavillon de courtoisie.
A ne pas confondre avec le pavillon de complaisance ! Le pavillon de courtoisie est le pavillon national du pays dont vous traversez les eaux. Il est hissé, sur un gréement moderne, sous la barre de flèche TRIBORD (place d'honneur). En principe, aucun autre pavillon ne doit flotter sur le même cordage : c'est une "injure". De même aucun pavillon ne doit être hissé plus haut que ce pavillon de courtoisie. Le pavillon de courtoisie doit quoi qu'il arrive être hissé plus haut que le pavillon national. Le pavillon est plus qu'un usage : c'est une obligation. Dans tous les ports certains y manquent et c'est dommage... Il arrive qu'on n'ai pas à bord le pavillon du pays où on arrive (des coups c'est pas facile à trouver). Dans ce cas on hisse un pavillon jaune qui explique qu'on a pas encore fait les formalités...
Modélistiquement, vous pouvez faire usage d'un pavillon de courtoisie. Exemple : si demain j'emmène un bateau à la Bréguière, en tant "qu'étranger" j'aurais soin de mettre le fanion de leur club en lieu et place du pavillon de courtoisie.
Le quart d'heure de politesse.
Dans la marine à voile, au changement de quart, il était d'usage de conserver les réglages pendant au moins un quart d'heure, au changement de quart. C'est de la politesse : ne pas montrer au responsable du quart précédent qu'il y avait "des choses à régler dans ses réglages". Ensuite l'évolution du vent fournissait un pretexte suffisant aux règlages. C'est bon de s'en souvenir si on vous prête un bateau... Les usages passent, la susceptibilité...
Le salut.
Quand deux navires se croisent, un usage ancien veut qu'ils se saluent en baissant et en levant 3 fois leur pavillon national. Si vous ne savez pas quoi faire de la 3ème voies de votre radio....
Le nom du bateau.
On aime bien baptiser nos bateaux... Pour info les "vrais" s'interdisent les noms insultants, grossiers, et il est par réglement interdit de donner à son bateau un nom pouvant se confondre avec "Mayday" et "pan" (prononcer panne) qui sont des messages de détresse à la VHF.
"Une main pour le bateau, une main pour soi".
Principe de sécurité jamais démenti sur un bateau, notamment un voilier. La suite est moins connu : "... et si le bateau souffre ajoute-lui trois doigts".
Ca a l'air bête mais en effet si vous vous tenez à un haubans avec 2 doigts ça tient encore :-)
"Halo à la lune, jamais n'abat mât de Hune, car le marin le voyant réduit sa toile prestement".
Il y a de nombreux proberbes météorologiques, qui permettait de se faire une idée des manoeuvres sans regarder Gillot Pétré !
"Tribord amure au plus près du vent, roi des mers".
Celui-ci est archi connu. Il indique que sur un bateau qui reçoit le vent de sa droite et qui fait du près, on est forcément prioritaire. C'est pas aussi vrai que ça en régate dans certaines conditions, et ça ne l'est pas du tout sur la vraie mer si, par exemple, vous croisez un pétrolier. Un dicton dit d'ailleurs que si un cachalot arrive de la droite, il est prioritaire, s'il arrive de la gauche aussi.
"veille qui a peur".
Sur un navire la veille est l'observation attentive des alentours du bateau, notamment pour éviter les risques de collision. Cette tâche est souvent un peu... Délaissée, notamment au large ou peu de danger sont présents. D'où cette expression invitant celui que ça gêne à y pourvoir.
"Si ça bouge tu le salues, si ça bouge pas tu le peins".
Voici un dicton de "la royale", qui est tout bêtement la marine nationale encore appelée ainsi. Ca fait écho a un autre dicton moins connu et pourtant utilisé dans la royale et qui peut s'appliquer au modélisme : "peinture sur merde = propreté marine".
"trop fort n'a jamais manqué".
Voilà bien un dicton de constructeur naval, dont le style vieillot peut faire perdre la signification. Ca explique que surdimensionner une pièce, ça ne se regrette pas souvent en mer. Sur un modèle réduit, pour des affaires de poids... Je tempérerais !